Publié dans Economie

Hausse du fret maritime - Les prix des produits importés s’envolent 

Publié le mercredi, 26 juin 2024

Depuis le mois dernier, une augmentation notable des tarifs de fret maritime international a été observée, perturbant considérablement les prix des denrées importées consommées quotidiennement à Madagascar, telles que la farine et autres produits de première nécessité (PPN). Pour comprendre les causes de cette hausse, il est essentiel d'examiner trois facteurs déterminants qui influencent la dynamique tarifaire. Le premier facteur concerne la Mediterranean Shipping Company (MSC), qui a augmenté ses taux FAK (Freight All Kinds) en mai. Cette hausse a été rapidement suivie par d'autres compagnies maritimes, qui ont ajusté leurs tarifs pour les aligner au-dessus des seuils de rentabilité. Ce phénomène, appelé « carrier discipline », est un ajustement basé sur les fondamentaux du marché et non sur une entente entre les compagnies.

Le deuxième facteur est l'annonce de navires pleins en sortie d'Asie, évoquant un risque de raréfaction des conteneurs vides. Les navires en sortie de Chine sont pleins jusqu'à la mi-juin, une situation qui pourrait se prolonger jusqu'à mi-juillet, créant ainsi une « peak season » par anticipation. Enfin, la hausse des taux de fret est alimentée par une observation attentive des fondamentaux du marché. Ces trois éléments forment un cocktail explosif qui a conduit à une augmentation significative des tarifs de fret maritime. Aina Ramanantoanina, gérante de la société « Importation de l’Asie », explique l'impact de cette hausse : « Les tarifs de fret maritime appliqués aujourd'hui sont équivalents à ceux en vigueur pendant la période de la pandémie de Covid-19. Il y a eu une légère baisse après la reprise des activités économiques, mais depuis le mois dernier, les tarifs ont de nouveau grimpé. Avant, les tarifs variaient entre 310 et 320 dollars par mètre cube, mais ils ont maintenant atteint 450 dollars. De même, le fret conteneur de 40 pieds, qui coûtait auparavant entre 18 et 19 millions d'ariary, a maintenant plus que doublé ». 

Dépendance à l’importation

Malgré cette hausse, le flux de conteneurs à destination de Madagascar ne diminue pas, car le pays dépend majoritairement des produits d'importation. « Ce n'est pas la première hausse que nous subissons et certainement pas la dernière. Il faudra juste du temps pour s'y accommoder, et ces nouveaux tarifs deviendront la norme », déplore Aina Ramanantoanina. Elle souligne ainsi la position délicate des opérateurs et des consommateurs qui doivent continuellement s'adapter aux variations du marché extérieur. Cette situation a un impact direct sur les prix des denrées importées, notamment la farine et d'autres produits de première nécessité. Les commerçants se voient contraints d'augmenter les prix de vente pour compenser les coûts supplémentaires, ce qui alourdit le fardeau des ménages. Selon Aina Ramanantoanina, les marchandises volumineuses, difficiles à transporter par voie aérienne, telles que les matériaux de construction et les denrées alimentaires non périssables importées par tonne, seront les plus impactées. Face à cette crise, les experts suggèrent des mesures pour atténuer l'impact sur les consommateurs. Il est crucial de renforcer les politiques de promotion de l'industrie locale pour réduire la dépendance aux importations. De plus, une meilleure gestion des infrastructures portuaires et une optimisation des chaînes logistiques pourraient aider à minimiser les coûts de fret. 

 

Hary Rakoto

Fil infos

  • « Noelin’ny fitia » - Le Président Rajoelina inaugure les illuminations à Ambohijatovo
  • Elections municipales - Harilala Ramanantsoa en tête des résultats provisoires à Tanà
  • Production d'électricité - Quadruplée en deux mandats de Rajoelina
  • Prix « Prince Albert II de Monaco » - La médaille d’argent au journaliste Rivonala Razafison
  • Corruption - Des biens mal acquis d’une valeur de 7,6 milliards d’ariary saisis par le BIANCO
  • Élections municipales et communales à Antananarivo - Publication des résultats provisoires ce vendredi 
  • Région d’Analamanga - Hery Rasoamaromaka veut mettre les bouchées doubles pour 2025
  • Actu-brèves
  • Primes aux athlètes - Les détracteurs jamais satisfaits!
  • Président Andry Rajoelina à Andekaleka - « Les critiques sont un engrais pour avancer »

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

A bout portant

AutoDiff